Le travail au Moyen Age dans le pays sierckois

Scène de labour

Le Moyen Âge couvre une très longue période d’environ mille ans qui débute avec le déclin de l’empire romain d’occident (fin du Ve siècle ) et se termine par les grandes découvertes (fin du XVe siècle). Durant cette période la notion de travail a considérablement évolué ainsi que les principales activités des hommes.

Evolution de la notion de travail

Au Moyen Âge, la notion de travail est différente de celle de nos jours . D’ailleurs le mot travail n’apparaît qu’au XIIe siècle. Il serait forgé sur le mot latin tripalium qui signifie instrument de torture et il était employé pour désigner l’effort d’accouchement de la femme. Le travail est d’abord considéré comme une punition que le créateur a infligée au premier couple après la faute originelle. Cette malédiction est renforcée par la pratique de l’esclavagisme. Ceux qui travaillent au profit des autres sont considérés comme des êtres asservis et méprisables.Le travail apparaît aux yeux des premiers chrétiens comme une voie étroite pour se rapprocher de Dieu et en attendre une récompense dans l’au-delà. Les premières communautés religieuses (bénédictins) se rallient d’abord au travail des mains (ora et labora : prie et travaille) qui reste une contrainte. Cependant travailler en commun renforce la cohésion d’un groupe et cela peut devenir un secours et une force. A l’époque carolingienne, on pense que travailler est le destin naturel des chrétiens .

A partir du XIe siècle on reconnaît que le travail est une forme d’obéissance au créateur. Son activité ne peut plus être celle d’un être asservi. Toute les formes de travail sont justifiées : celle du paysan qui produit pour nourrir la population, celle de l’artisan qui fabrique des produits utiles aux habitants, celle du marchand qui prend des risques et mérite donc une compensation pour le service rendu. Donc, loin d’être une punition, une abjection, le travail est honoré, indispensable et productif. L’Église tolère cependant l’oisiveté et privilégie d’abord les riches que leur condition sociale place au-dessus de la vulgarité de l’effort. Quant à l’esclavage qui existe encore pendant les premiers siècles du Moyen Âge, il devient moins cruel que dans l’Antiquité où l’on pouvait tuer un esclave désobéissant. La Lorraine reste encore un marché d’esclaves (Verdun) que l’on ramenait des pays de l’Est (esclave vient du mot slave) ou du sud (pays musulmans). Peu à peu, les grands propriétaires prennent l’habitude d’établir les esclaves sur une terre qu’ils peuvent cultiver pour le maître, garder pour eux une part de ce qu’ils ont tiré du sol et amasser un petit pécule qui pourra servir à se libérer de leur condition d’esclave. D’ailleurs l’esclavage tel qu’il existait au début disparaît vers l’an mil. Il est remplacé par le servage qui place le paysan non libre sous la dépendance d’un maître pouvant exiger l’héritage du serf après son décès (droit de mainmorte) mais ce dernier droit finira par disparaître à la fin du Moyen Age pour encourager le paysan à travailler plus pour ses héritiers, ce qui bénéficiera aussi au seigneur.

Les principales activités

Les cultures

Sciage du blé

Au Moyen Âge, la plus grande partie des habitants du pays sierckois vit dans des villages comme c’est le cas dans tout le nord de la France, le sud étant davantage urbanisé. L’homme se nourrit de grains, de fruits, de viande et de laitage. Il n’importe pas de produits lointains comme actuellement. Ses besoins sont liés à son environnement naturel et depuis le néolithique les groupes humains vivent au milieu des clairières soit naturelles, soit créées pour la culture. Dans le pays sierckois, le paysage végétal est formé de chênes et de hêtres. Cette forêt est d’une grande richesse de sous-bois accueillante aux espèces sauvages comme aux troupeaux en pâture. La forêt n’est pas comme de nos jours une zone de loisir, mais une zone nourricière capable de subvenir aux besoins vitaux des hommes lors d’une famine ou d’un raid guerrier. La forêt du Moyen Âge fournit à l’homme une base alimentaire importante : baies ,fruits sauvages, fruits rouges, pommes, poires, noix, navets, choux, poireaux, oignons, cresson, pissenlits. Cette masse d’herbes potagères et de fruits, riches en glucides, constitue un apport vital. La forêt abritait d’ailleurs souvent des hommes qui vivaient de la cueillette et du braconnage. On y trouvait aussi des bandits et des ermites. C’est pour cette raison que la forêt est inquiétante: c’est l’endroit où se terrent les sorcières, les fées, les enchanteurs et les marchands qui la traversent craignent souvent d’être détroussés.

Pâturages en forêt

La forêt est aussi un lieu de chasse pour se procurer de la nourriture ou pour lutter contre la faune sauvage (ours, loups ) qui a été éliminée depuis une époque récente par l’homme. Le paysan chassait surtout du petit bétail (chevreuils, renards, lapins, volatiles) à l’aide d’arcs , de collets ou de pièges. Le gros gibier était réservé aux seigneurs mieux équipés.

L’élevage

Le paysan du pays sierckois est aussi un éleveur. Il utilise le bœuf, la chèvre et le mouton qui tirent, portent, donnent leur lait et leur viande, le cuir et la laine, mais il considère ces animaux comme des créatures inférieures et un repaire du mal sans toutefois les mépriser comme dans l’islam et le judaïsme (porc, bouc). Il a cependant conquis et domestiqué le cheval et le chien qui l’accompagnent dans sa vie et ses œuvres. Mais il considère le chat comme l’incarnation du diable. Le chien est un compagnon qui a sa place au foyer, garde les enfants et le troupeau et l’accompagne à la chasse. Le cheval participe au travail de l’homme. Il est un confident, le laboureur lui parle dans les champs. Il est entouré de soins attentifs et des progrès sont accomplis dans les procédés de monte (étrier, arçon), d’attelage (collier, palonnier) . Ces procédés sont à l’origine des progrès de la culture (blé, avoine) et du développement des forges (ferrures, fer à cheval) . L’utilisation du bétail a contribué au développement de nombreux métiers (selliers, tanneurs, cordonniers, travailleurs des textiles).Les bovins ont conservé une supériorité sur le cheval à la traction. Plus lent, mais plus fort, le bœuf est l’animal des labours et des charrois pesants. Chèvres et moutons fournissent, quant à eux, d’excellentes déjections nitriques. On les parque et déplace d’enclos en enclos. Enfin le cochon est utilisé pour sa chair. Il a sauvé d’ailleurs la chrétienté d’Occident de la famine.

La culture de la vigne

Une autre activité importante des gens du pays de Sierck est sans conteste la culture de la vigne. En effet, le vin occupe une place importante dans la vie des habitants de l’Europe chrétienne depuis l’antiquité. Il était déjà considéré à cette époque comme le symbole de la force vitale (Dionysos est le dieu du vin), mais par la suite les chrétiens ont vu dans le vin un élément de convivialité avant qu’il ait été haussé au rang d’espèce eucharistique. Le vin devient même un élément de prestige caractérisant un haut niveau social. Dans la région de Sierck la vigne est cultivée sur le versant est des côtes calcaires qui bordent la Moselle pour des raisons climatiques (ensoleillement) et pour des raisons de transport, les tonneaux étant incapables de résister aux cahots des chemins. Le travail du vin est partout le même. Dès la fin de l’hiver, il faut tailler les pieds de vigne à la serpe, retourner le sol et le fumer puis on vérifie ou on remplace les échalas en chêne ensuite on procède au bouturage ou à la greffe. Au début de l’été, les femmes rabattent les pampres, dégagent les sarments séchés. En automne, la vendange est un travail de femmes et d’adolescents. Les grappes sont coupées au couteau. Les hommes portent les hottes au pressoir. Les vendanges durent deux à trois semaines et correspondent à un moment de convivialité campagnarde marqué de chants et de danses. Ensuite, le grain est écrasé dans le pressoir domestique ou dans celui du seigneur. La presse est le travail des femmes par piétinement. Les riches utilisent des meules tournantes dont ils font payer très cher l’emploi. La consommation du vin est prodigieuse (plus d’un litre de vin par personne) car cette boisson passe pour guérir nombre de maladies. Le vin était cependant moins fort qu’aujourd’hui dans une société où l’eau n’offrait pas toujours la pureté souhaitable. Le vigneron passe pour un travailleur d’élite et le travail de la vigne est d’un excellent rapport, mais le vigneron est aussi souvent un laboureur .

Taille de la vigne

Artisans et commerçants

Le paysan du pays sierckois est aussi un éleveur. Il utilise le bœuf, la chèvre et le mouton qui tirent, portent, donnent leur lait et leur viande, le cuir et la laine, mais il considère ces animaux comme des créatures inférieures et un repaire du mal sans toutefois les mépriser comme dans l’islam et le judaïsme (porc, bouc). Il a cependant conquis et domestiqué le cheval et le chien qui l’accompagnent dans sa vie et ses œuvres. Mais il considère le chat comme l’incarnation du diable. Le chien est un compagnon qui a sa place au foyer, garde les enfants et le troupeau et l’accompagne à la chasse. Le cheval participe au travail de l’homme. Il est un confident, le laboureur lui parle dans les champs. Il est entouré de soins attentifs et des progrès sont accomplis dans les procédés de monte (étrier, arçon), d’attelage (collier, palonnier) . Ces procédés sont à l’origine des progrès de la culture (blé, avoine) et du développement des forges (ferrures, fer à cheval) . L’utilisation du bétail a contribué au développement de nombreux métiers (selliers, tanneurs, cordonniers, travailleurs des textiles).Les bovins ont conservé une supériorité sur le cheval à la traction. Plus lent, mais plus fort, le bœuf est l’animal des labours et des charrois pesants. Chèvres et moutons fournissent, quant à eux, d’excellentes déjections nitriques. On les parque et déplace d’enclos en enclos. Enfin le cochon est utilisé pour sa chair. Il a sauvé d’ailleurs la chrétienté d’Occident de la famine.

Parmi les travailleurs du pays sierckois, il faudrait encore citer ceux qui exploitent les éléments minéraux, par exemple l’artisan qui travaille l’argile et fabrique des tuiles, des briques et des objets en faïence. Autre exemple, le verrier qui produit du verre en mélangeant du sable et de la cendre. Enfin il y a ceux qui travaillent la pierre. À Sierck, des carrières de calcaire produisaient encore au siècle dernier des pierres pour la construction des maisons. On travaillait même le fer à partir de minerai extrait des côtes de Moselle et acheminé par bateau sur la rivière . De nombreuses forges ont subsisté jusqu’à une époque récente dans la région sierckoise. Les commerçants, d’abord mal vus par l’église parce qu’ils profitaient du travail des autres seront peu à peu réhabilités, car on considère que le profit est le prix des risques encourus.

Travail du forgeron

Ainsi, pendant tout le Moyen Âge, le travail, essentiellement effectué à la campagne, est une punition, une malédiction renforcée par la pratique de l’esclavage. Il va cependant apparaître aux yeux des chrétiens comme une voie pour se rapprocher de Dieu. L’esclavage disparaîtra et et l’idée de travail va progressivement se valoriser. Cependant l’oisiveté, aujourd’hui montrée du doigt comme un signe de paresse, est sainte et digne d’admiration. Ne rien faire est synonyme de noblesse et de foi. C’est la raison pour laquelle les penseurs de l’église, après l’an mille, ont divisé la société en trois ordres: les oratores c’est à dire ceux qui prient (prêtres , moines ), les bellatores, ceux qui manient l’épée et défendent autrui et les laboratores. ceux qui oeuvrent de leur mains nues. Il faut noter enfin que le mot laboureur qui signifiait travailleur prend un sens plus restreint vers la fin du Moyen Âge : il désigne alors un paysan riche possédant un attelage.

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